Principaux renseignements
- Des manifestants à Barcelone et à Majorque ont utilisé des pistolets à eau pour protester contre le surtourisme dimanche.
- Les manifestants ont exprimé leur inquiétude quant à l’augmentation du prix des loyers et aux déplacements de population, les locaux étant évincés par les établissements à vocation touristique.
- Les manifestations se sont étendues à d’autres villes espagnoles et à Venise, les manifestants réclamant des mesures pour remédier aux effets négatifs du tourisme de masse.
Pistolets à eau
Des manifestants à Barcelone et à Majorque ont utilisé des pistolets à eau contre des touristes dimanche, exigeant un réexamen du modèle économique qui, selon eux, alimente une crise du logement et érode le caractère de leurs villes natales. Il s’agissait de la première action coordonnée d’activistes préoccupés par le surtourisme dans les principales destinations du sud de l’Europe.
Alors que des milliers de personnes se sont rassemblées à Majorque, des centaines d’autres se sont réunies dans d’autres villes espagnoles et et d’autres pays du sud. À Barcelone, les manifestants ont pointé leurs pistolets à eau sur des touristes qui ne se doutaient de rien, considérant qu’il s’agissait d’un moyen de mettre en évidence la domination du tourisme dans leur ville.
La hausse des prix des loyers et des déplacements
Andreu Martínez, assistant administratif de 42 ans à Barcelone, a expliqué que la hausse des prix des loyers et le déplacement des commerces traditionnels par des établissements à vocation touristique sont les moteurs des manifestations. Il estime que les habitants sont systématiquement évincés.
Des sentiments similaires ont été exprimés à Majorque, où environ 5.000 personnes se sont rassemblées, certaines munies de pistolets à eau et scandant des slogans contre la présence écrasante de touristes. Les touristes visés par les jets d’eau ont généralement réagi avec amusement.
Autres villes espagnoles et à Venise
Les manifestations se sont étendues à Grenade, Saint-Sébastien, Ibiza et Venise, soulignant l’inquiétude générale suscitée par les effets négatifs du tourisme de masse. À Venise, les manifestants ont demandé l’arrêt de la construction de nouveaux hôtels dans le centre historique, invoquant le déplacement des résidents comme conséquence.
À Barcelone, les tensions ont éclaté lorsque des manifestants ont pris pour cible une grande auberge de jeunesse, en l’arrosant d’eau et en faisant éclater des pétards. Si certains manifestants ont utilisé leurs pistolets à eau sur des passants, d’autres s’en sont servis uniquement pour se rafraîchir en raison de la chaleur.
Le gouvernement espagnol
Les villes du monde entier sont confrontées à la gestion du tourisme de masse et à l’essor des plateformes de location à court terme comme Airbnb. L’Espagne se distingue toutefois par l’intensité du mécontentement, les manifestations contre le surtourisme prenant de l’ampleur.
Le gouvernement espagnol tente de répondre à ces préoccupations sans mettre en péril un secteur qui contribue de manière significative à l’économie nationale. Parmi les mesures prises récemment, il a ordonné à Airbnb de supprimer des milliers d’annonces violant les réglementations locales, démontrant ainsi sa volonté de donner la priorité aux droits des citoyens espagnols en matière de logement.
Limitation des licences de location à court terme
Barcelone a pris une mesure plus audacieuse en annonçant l’élimination de toutes les licences de location à court terme d’ici 2028, signifiant ainsi son engagement à récupérer les logements des locations touristiques. Cette mesure trouve un écho auprès des résidents qui considèrent qu’Airbnb et les plateformes similaires contribuent à la crise du logement.
Malgré les arguments de l’industrie de la location à court terme selon lesquels elle est injustement désignée comme bouc émissaire pour les problèmes existants, de nombreux habitants ne sont pas convaincus. Ils considèrent que ces plateformes sont directement responsables du fait qu’elles privent les résidents de possibilités de logement.