Principaux renseignements
- Trump veut protéger les États-Unis avec un bouclier spatial nommé Golden Dome.
- Le système intercepte missiles et drones grâce à des technologies spatiales et terrestres avancées.
- Le projet pourrait coûter des milliards et relancer la course aux armements spatiaux.
L’ancien président américain Donald Trump a annoncé un projet de défense d’envergure : le développement d’un nouveau système antimissile appelé Golden Dome, rapporte Euronews. Ce système vise à protéger les États-Unis contre d’éventuelles attaques de missiles venant de puissances étrangères, notamment des pays comme la Chine, la Russie, la Corée du Nord ou l’Iran. Ce qui distingue ce projet, c’est que Trump propose pour la première fois de déployer des armes américaines dans l’espace. Son objectif est que le système soit opérationnel d’ici la fin de son éventuel second mandat en 2029.
Une protection avancée venue de l’espace
Le Golden Dome devrait être capable d’intercepter un large éventail de projectiles : missiles hypersoniques, missiles balistiques, missiles de croisière et drones. Cela en ferait un outil adapté à la fois aux conflits militaires traditionnels et aux menaces asymétriques comme les attaques terroristes par drone.
Trump affirme que le système serait « presque 100 % efficace » et le qualifie de « meilleur du monde ». Des déclarations accueillies avec scepticisme par de nombreux experts, mais qui reflètent son ambition de positionner les États-Unis en tête de la hiérarchie technologique et militaire, notamment face à la Chine, qui investit massivement dans l’armement spatial.
Selon des sources proches du dossier, le système devrait pouvoir détecter et neutraliser des missiles à chaque phase de leur trajectoire : au lancement, en vol spatial et lors de leur rentrée dans l’atmosphère. Cela nécessiterait une combinaison de radars au sol, de capteurs spatiaux, d’intercepteurs mobiles et peut-être de systèmes laser. Trois options d’interception spatiale seraient à l’étude. Le projet s’appuierait en partie sur des technologies existantes et des chaînes de production déjà en place. Les géants de la défense comme Lockheed Martin, RTX (anciennement Raytheon Technologies) et L3Harris sont évoqués comme partenaires industriels potentiels. Par conséquent, cela confère au projet une dimension économique importante.
Des investissements colossaux et des implications politiques
Trump souhaite allouer un budget initial de 25 milliards de dollars via une réforme fiscale. Mais le coût total du programme est estimé à 175 milliards sur trois ans. Le Congressional Budget Office (CBO) se montre plus prudent. La seule composante spatiale pourrait coûter entre 161 et 542 milliards de dollars selon les technologies retenues et l’ampleur du déploiement. Ces chiffres soulèvent des questions sur les priorités budgétaires des États-Unis. Surtout dans un contexte de dette publique élevée, de besoins internes urgents et de fortes divisions politiques.
Une nouvelle course aux armements en perspective
Le projet Golden Dome s’inscrit dans une tendance mondiale vers le renforcement des défenses antimissiles. Il s’inspire en partie du système israélien multicouche, composé de Iron Dome (courte portée), David’s Sling (moyenne portée) et Arrow (longue portée). Les États-Unis ont activement participé au développement de ces technologies et considèrent Israël comme un allié stratégique majeur.
De son côté, l’Europe avance également dans ce domaine avec l’initiative European Sky Shield. Ce programme de l’OTAN regroupe 21 pays qui collaborent pour acquérir, intégrer et exploiter ensemble des systèmes de défense aérienne. Des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la Tchéquie ont déjà choisi des technologies israéliennes ou américaines dans ce cadre. Cette coopération a été accélérée par l’invasion russe de l’Ukraine, qui a mis en évidence la vulnérabilité du ciel européen.
Les implications de Golden Dome vont bien au-delà de la défense. Des experts mettent en garde contre le risque de provoquer une nouvelle course aux armements dans l’espace. La Chine et la Russie, fermement opposées à la militarisation de l’espace, pourraient accélérer leurs propres programmes. Elles pourraient même développer des armes spatiales offensives. Cela pourrait menacer l’équilibre fragile de la dissuasion nucléaire mondiale.
Vers une domination technologique américaine
Avec Golden Dome, Trump cherche à affirmer son leadership en matière de sécurité nationale et de suprématie technologique. Mais la faisabilité et la légitimité du projet restent très débattues, tant au Congrès qu’au sein de la communauté internationale, parmi les diplomates, les stratèges militaires et les scientifiques. Une chose est sûre : l’espace devient un nouveau champ de bataille stratégique, et les États-Unis ne veulent pas y perdre leur avance.
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