Entreprises belges insuffisamment préparées au vieillissement de la population


Principaux renseignements

  • 43,6 pour cent des organisations n’en sont encore qu’aux premiers stades de la reconnaissance du problème et ne prennent que peu de mesures pour y remédier.
  • Seule une petite minorité a mis en œuvre une politique globale et efficace pour faire face au vieillissement de la main-d’œuvre.
  • Le marché du travail belge n’est pas suffisamment préparé aux effets d’une population vieillissante, avec seulement 6,4 pour cent ayant effectivement mis en place une politique de vieillissement de la main-d’œuvre bien conçue.

La main-d’œuvre belge est confrontée à un défi démographique important : le vieillissement de la population. Cette tendance exerce une pression considérable sur le marché du travail, et les conséquences se font déjà sentir. Une étude récente menée par Deel, une plateforme de gestion des salaires et des ressources humaines, a interrogé 250 responsables des ressources humaines belges et a révélé un manque de préparation préoccupant.

Un pourcentage stupéfiant de 43,6 pour cent des organisations n’en sont encore qu’aux premiers stades de la reconnaissance du problème et ne prennent que des mesures minimales pour y remédier. Seule une petite minorité a mis en œuvre une politique globale et efficace pour faire face au vieillissement de la main-d’œuvre.

Fossé entre conscience et action face au vieillissement

Les résultats de l’enquête dressent un tableau clair : 82,8 pour cent des personnes interrogées reconnaissent que le marché du travail belge n’est pas suffisamment préparé aux effets du vieillissement de la population. Simultanément, 74,4 pour cent expriment des inquiétudes quant au manque d’initiatives politiques dans ce domaine. Cela met en évidence un décalage entre la prise de conscience de la société et l’action des organisations.

Bien que plus de la moitié des organisations (51,6 pour cent) affirment planifier ou mettre en œuvre des mesures limitées, seulement 6,4 pour cent d’entre elles ont effectivement mis en place une politique bien conçue en matière de main-d’œuvre vieillissante. Il semble y avoir une tendance à retarder l’action jusqu’à ce que les effets du vieillissement soient directement ressentis, malgré le fait que le marché du travail est déjà confronté à des tensions importantes.

Le recrutement international comme solution

Pour compenser la demande croissante de main-d’œuvre, la plupart des professionnels des ressources humaines (62,4 pour cent) considèrent qu’il est essentiel d’attirer des talents étrangers. Selon 67,6 pour cent des personnes interrogées, les employés internationaux joueront un rôle crucial dans l’atténuation de l’impact du vieillissement, en particulier dans les secteurs fortement touchés tels que les soins de santé et la technologie. Cependant, le recrutement international structurel reste limité dans de nombreuses organisations.

Un obstacle important, selon 43,2 pour cent des responsables des ressources humaines, est la politique d’immigration stricte de la Belgique, qui entrave le recrutement des profils nécessaires. La combinaison de réglementations strictes, de barrières linguistiques et d’incertitudes concernant la reconnaissance des diplômes fait hésiter les organisations belges à embaucher des employés étrangers, malgré des besoins évidents.

Déséquilibre croissant sur le marché du travail

Malgré une diminution des offres d’emploi, le nombre de demandeurs d’emploi augmente, ce qui met en évidence une inadéquation structurelle entre l’offre et la demande. Les employeurs recherchent des travailleurs hautement qualifiés, alors que les candidats disponibles possèdent souvent des qualifications différentes.

Parallèlement, un nombre croissant de baby-boomers quittent le marché du travail. En 2024, on comptait 28 personnes âgées de 67 ans ou plus pour 100 personnes en âge de travailler. Ce ratio devrait passer à 37 en 2040 et à 43 en 2070. Cette évolution menace de modifier fondamentalement l’équilibre entre les populations actives et inactives, ce qui se traduira par un exode constant de professionnels expérimentés sans un afflux suffisant de personnel jeune et qualifié.

Vieillissement à anticiper activement

Le marché du travail belge doit s’attaquer de manière proactive à l’impact du vieillissement. Cela nécessite une action stratégique, des ajustements structurels des politiques de ressources humaines et des mesures politiques décisives. Les organisations qui investissent aujourd’hui dans la formation interne, les stratégies de recrutement innovantes et l’embauche internationale bénéficieront d’un avantage concurrentiel distinct.

Statbel a récemment confirmé que la population belge continuera à vieillir au cours des dix prochaines années.

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