Principaux renseignements
- Le gouvernement belge met en garde les citoyens contre les risques juridiques liés à la participation à la Budapest Pride en raison des lois hongroises interdisant les rassemblements publics perçus comme promouvant « l’homosexualité et le changement de sexe » auprès des mineurs.
- Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, confirme que la participation à la Pride pourrait avoir des répercussions juridiques, notamment des amendes allant jusqu’à 500 euros et des peines d’emprisonnement pour les organisateurs.
- Malgré la pression, la résistance existe, et le maire de Budapest a transféré l’organisation de la Pride au niveau local, ce qui en fait potentiellement la plus grande marche des fiertés depuis les années 1990.
Le ministère belge des affaires étrangères a mis à jour ses conseils de voyage pour la Hongrie en prévision de la manifestation de la Fierté de Budapest prévue le 28 juin. Le gouvernement hongrois considère la Pride comme illégale, ce qui crée une incertitude juridique autour du rassemblement.
Les voyageurs belges sont invités à faire preuve d’une prudence accrue et à comprendre que leur participation se fait à leurs risques et périls. Cet avertissement découle d’une loi hongroise controversée interdisant les rassemblements publics perçus comme promouvant « l’homosexualité et le changement de sexe » auprès des mineurs. En vertu de cette loi, les manifestations de la Fierté sont également soumises à un examen minutieux.
Répression du gouvernement
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a récemment confirmé que la participation à ces manifestations pourrait avoir des répercussions juridiques. La loi prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 500 euros et autorise l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale pour identifier les participants. Les organisateurs risquent l’emprisonnement.
Malgré la pression, la résistance existe. Le maire de Budapest, Gergely Karácsony, qui critique ouvertement M. Orbán, a transféré l’organisation de la Pride au niveau local, contournant ainsi la nécessité d’obtenir des autorisations officielles de la police. Les organisateurs prévoient plus de 35 000 participants, ce qui pourrait en faire la plus grande marche des fiertés depuis les années 1990.
Conseils aux voyageurs
Les conseils aux voyageurs mis à jour par le ministère des affaires étrangères soulignent l’ambiguïté qui entoure les circonstances de la Pride. Il rappelle que la participation à une manifestation non autorisée par la loi hongroise est punissable. Il est conseillé aux citoyens belges d’être conscients des risques potentiels et de leur responsabilité personnelle, de rester informés par les médias et les réseaux sociaux de l’ambassade de Belgique à Budapest, de se tenir à l’écart des contre-manifestations et de suivre les instructions des forces de l’ordre locales en cas d’agitation.
Une tension palpable envahit Budapest à l’approche de la Pride. Bram Vandeputte, journaliste de VRT NWS, décrit un sentiment de répression émanant du gouvernement Orbán. De nombreux participants sont réticents à être identifiés, en particulier avec l’autorisation de la technologie de reconnaissance faciale.
Réaction
Alors que l’appréhension existe, de subtiles expressions de solidarité émergent à travers la ville. Un autocollant arc-en-ciel sur un lampadaire ou un jouet coloré dans une vitrine constituent des gestes modestes mais significatifs pour la communauté LGBTQ+, selon Vandeputte.
Pour l’instant, la présence policière semble limitée. Toutefois, M. Vandeputte note que le personnel de presse a été immédiatement approché par des gardes de sécurité près du bâtiment du parlement.
M. Orbán a défendu sa position à la radio publique hongroise, déclarant que la Hongrie était une nation civilisée et affirmant que la police chercherait d’abord à persuader les individus de se conformer à la loi. Il a souligné que ceux qui désobéiraient s’exposeraient à des conséquences juridiques. M. Orbán a également réagi vivement aux critiques internationales, notamment celles de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a insisté pour que la manifestation de la Pride se déroule sans entrave. Il l’a accusée, ainsi que Moscou, de considérer la Hongrie comme une nation inférieure.
Soutien
Malgré la menace de répression, de nombreux pays ont exprimé leur soutien à la communauté LGBTQ+ hongroise. D’éminentes personnalités belges, dont Elio Di Rupo (PS) et Kathleen Van Brempt (Vooruit), ont confirmé leur présence à la Pride.