Principaux renseignements
- Victoire Ingabire est accusée d’incitation au désordre public et de création d’une organisation criminelle.
- Elle a déjà été emprisonnée pendant six ans pour conspiration en vue de former un groupe armé et pour déni de génocide.
- Son arrestation est la dernière d’une série de contestations judiciaires contre l’administration du président Paul Kagame.
Arrestation et inculpation
Victoire Ingabire, éminente dirigeante de l’opposition au Rwanda, a été récemment appréhendée et est actuellement détenue à Kigali. Le Bureau d’enquête du Rwanda a annoncé que Victoire Ingabire était accusée d’incitation au désordre public et de participation à la création d’une organisation criminelle.
L’arrestation d’Ingabire marque une résurgence des défis juridiques pour la politicienne qui a déjà purgé six ans d’une peine de quinze ans prononcée en 2012. Ces condamnations découlaient d’accusations liées à la conspiration pour former un groupe armé et à la minimisation de la gravité du génocide de 1994.
Contexte politique
Malgré son emprisonnement passé, Ingabire est revenue d’exil aux Pays-Bas en 2010 pour se présenter à l’élection présidentielle. Cependant, elle a finalement été empêchée de participer à l’élection en raison d’allégations de négation du génocide.
Cette arrestation intervient dans un contexte de maintien au pouvoir du président Paul Kagame, qui a récemment été réélu à une écrasante majorité. Si Kagame est souvent félicité pour les progrès économiques réalisés par le Rwanda après le génocide de 1994, son administration a également fait l’objet de critiques persistantes concernant les violations des droits de l’homme et le soutien présumé apporté à des groupes rebelles en République démocratique du Congo. Kagame nie avec véhémence ces accusations.