Le Mexique menace d’engager des poursuites judiciaires contre SpaceX à cause des débris de fusée


Principaux renseignements

  • Le Mexique envisage des poursuites judiciaires contre SpaceX après la chute de débris spatiaux sur son territoire.
  • Le gouvernement mexicain enquête sur les dommages environnementaux potentiels dans l’État frontalier de Tamaulipas.
  • Les experts alertent sur l’impact écologique plus large des lancements de fusées et sur le problème croissant des débris spatiaux.

Sheinbaum menace d’agir en justice

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a annoncé son intention d’engager des poursuites judiciaires contre SpaceX, la société d’Elon Musk. Cette décision fait suite à un incident au cours duquel des débris d’une fusée Starship sont tombés sur le territoire mexicain.

Le vaisseau spatial a explosé le 19 juin lors d’un lancement d’essai au Texas, près de la frontière avec le Mexique. Les débris ont atterri dans l’État de Tamaulipas, à environ trois cents kilomètres de là.

Sheinbaum a déclaré que les autorités mexicaines enquêtaient sur l’incident. Elles cherchent à déterminer si des règles environnementales internationales ont été violées. Selon elle, le Mexique respectera le droit international, mais prendra des mesures juridiques « si nécessaire ».

SpaceX rejette la responsabilité

SpaceX affirme avoir tenté de récupérer les débris, mais s’est heurté à des intrus sur des terrains privés. L’entreprise souligne que des tests indépendants n’ont révélé aucun risque chimique, biologique ou toxicologique. SpaceX a demandé l’aide du gouvernement mexicain pour récupérer les restes.

Cependant, des critiques émergent du côté scientifique. Selon Eloise Marais, chimiste de l’atmosphère à l’University College London, les lancements de fusées peuvent libérer des substances nocives. Celles-ci endommagent notamment la couche d’ozone et émettent des particules de suie qui réchauffent l’atmosphère. « Starship utilise du méthane liquide comme carburant, mais son impact reste insuffisamment étudié », a-t-elle expliqué dans un entretien avec Al Jazeera.

Problème croissant des débris spatiaux

Pour Marais, l’expansion du secteur spatial commercial pose problème en l’absence de réglementation claire. Sans gouvernance spatiale efficace, les émissions nocives et l’empreinte écologique de l’industrie spatiale continueront d’augmenter sans contrôle.

Les débris spatiaux ne sont pas qu’un problème local. En janvier, un objet métallique, identifié comme un débris spatial, s’est écrasé au Kenya. Les autorités australiennes ont surveillé la rentrée atmosphérique d’une fusée russe au-dessus de la Tasmanie, sans faire état de dégâts

Des millions de débris, mais quasiment aucune règle

Le risque qu’une personne soit touchée par des débris spatiaux reste extrêmement faible. Pourtant, les experts avertissent que le nombre de rentrées non contrôlées augmente. Une étude de l’Université de Colombie-Britannique (publiée dans Scientific Reports) montre que ce type d’incidents se produit plus fréquemment. Le risque serait particulièrement accru pour le trafic aérien.

Des millions de fragments de débris spatiaux flottent en orbite basse autour de la Terre. Pourtant, il n’existe toujours pas de réglementation internationale sur leur élimination. Les débats plaident donc de plus en plus pour des solutions durables en matière d’exploration spatiale et de gestion responsable des débris.

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