Principaux renseignements
- Le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) ont signé un accord de paix sous médiation américaine.
- L’accord prévoit le désarmement des groupes armés dans l’est du Congo, dont les tristement célèbres rebelles du M23.
- Des détails cruciaux restent flous, comme le retrait des troupes rwandaises du Congo.
Un accord de paix historique a été signé à Washington entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), visant à mettre fin à des décennies de conflits dans la région. Cet accord, facilité par les États-Unis, marque une avancée diplomatique significative après des mois de tensions croissantes.
L’accord prévoit le désarmement et la réintégration des mouvements rebelles actifs dans l’est de la RDC. Les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) ont salué cette avancée, bien que des doutes persistent quant à sa mise en œuvre effective, de nombreux précédents accords n’ayant jamais abouti à des résultats concrets.
Escalade récente
La signature de l’accord intervient après une recrudescence des violences en début d’année. Les rebelles du M23 ont alors pris le contrôle de vastes territoires dans l’Est du Congo, entraînant des milliers de morts et des déplacements massifs de population.
Face à cette crise, Kinshasa a sollicité le soutien international. Selon certaines sources, la RDC aurait proposé l’accès à ses ressources minières, notamment le coltan et d’autres minerais stratégiques, en échange de garanties sécuritaires de la part des États-Unis.
Kigali continue de nier tout soutien au M23, en dépit d’éléments probants montrant le contraire. Le Rwanda affirme que sa présence militaire est strictement défensive, destinée à contenir des groupes hostiles comme les FDLR, une milice hutue liée aux auteurs du génocide de 1994. De son côté, Kigali accuse Kinshasa de soutenir les FDLR, ce que la RDC dément fermement.
Des zones d’ombre dans le contenu de l’accord
Bien que l’essentiel de l’accord reste confidentiel, certains éléments ont filtré. D’après des sources congolaises, Kinshasa aurait exigé un retrait immédiat des troupes rwandaises. Le Rwanda, qui aurait déployé au moins sept mille soldats dans la région, s’y serait opposé.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères a vivement critiqué la fuite d’un projet d’accord, soulignant que des termes comme « troupes rwandaises » ou « retrait » n’y figuraient pas.
La présidence congolaise affirme pourtant que l’accord prévoit bel et bien un retrait. Elle privilégie toutefois le terme « désengagement », jugé plus englobant que celui de « retrait ».
Des doutes sur la mise en œuvre
Plusieurs tentatives de médiation ont échoué par le passé, notamment celle menée par l’Angola, faute de confiance entre les parties. Le mouvement rebelle M23 est lui-même né de l’échec d’un accord de paix signé en deux mille huit.
Parallèlement, la RDC aurait proposé un accès à ses ressources stratégiques en échange du soutien américain. L’Est du Congo recèle de nombreux minerais essentiels à l’industrie électronique mondiale.